mercredi 30 janvier 2013

Chères collaboratrices, chers collaborateurs... ou comment placer l'humain au coeur de l'entreprise

A l'heure où tout le monde vous parle de crise financière et économique, chômage, licenciements, plans sociaux, redressements judiciaires, suicides au travail, burn-out, stress, mal-être etc. Le monde de l'entreprise, du travail apparaît comme une jungle impitoyable et la principale cause de mal-être pour ceux qui ont la CHANCE de travailler.

Et pourtant, il existe des entreprises où il fait bon vivre et d'y travailler. Ces entreprises comme par magie se développent et prospèrent dans leurs activités pendant que leurs confrères croulent sous les difficultés.  
Ces entreprises ne connaissent pas la crise et sont compétitives. Elles ont un secret...

Parmi les nombreuses initiatives qui rendent les collaborateurs heureux, il y en a une toute simple, élémentaire et fondamentale:  
LA RECONNAISSANCE et placer l'humain au coeur de l'entreprise.
Chaque personne a parmi ses besoins vitaux, celui du besoin de reconnaissance (voir l'article Le besoin de reconnaissance du 10/10/2011) et la période des fêtes de fin d'année et des voeux est l'occasion unique pour certaines entreprises de faire part de leur reconnaissance vis-à-vis de leurs collaborateurs.

Il y a d'abord la forme:
Ce n'est pas un simple " Meilleurs voeux, bonne année " lâché dans le couloir à toutes celles et ceux que le dirigeant va croiser ou bien des voeux adressés à toute l'assemblée à l'occasion d'un apéritif.
Un apéritif dînatoire où les cadres supérieurs sont au premier rang pour écouter le long discours du PDG expliquant par des chiffres, des pourcentages, des schémas, la croissance et le résultat annuel de l'entreprise. Et de simples salariés au fond de la salle, bayant aux corneilles en attendant que se finisse cet interminable discours chiffré auquel ils ne comprennent rien et surtout dans lequel ils ne se reconnaissent pas.
Le dirigeant ne parle pas d'eux, il parle rentabilité, croissance, chiffres, résultat net...

Non, il s'agit de l'envoi au domicile de chaque collaborateur d'une carte de Meilleurs Voeux ce qui témoigne d'une reconnaissance personnelle pour chaque destinataire. Cette carte est en qualité supérieur et papier glacé, format A4 plié en deux, personnalisée avec le logo discret de l'entreprise dans un coin de la carte, ce qui témoigne du besoin d'appartenance pour chaque destinataire.

Puis, il y a les mots que le dirigeant adresse à chaque destinataire et qui vont témoigner de cette reconnaissance.  (Extrait d'une vraie carte de voeux d'une entreprise Suisse)
Chères collaboratrices, chers collaborateurs,
L'entreprise ne s'adresse pas à eux avec une formule de politesse rituelle du genre " chère Madame, cher Monsieur " ou pire " Chers salariés " qui réduit la personne à un salaire, à sa propre condition professionnelle et sociale ou bien le summum de la goujaterie " chers employés" réduisant la personne à son emploi, au service de...
Le terme de collaborateur est employé ici naturellement et en toutes occasions, pas seulement pour la période de voeux,  il fait bien partie du langage quotidien et de la culture de l'entreprise. Collaborateur, une personne qui travaille avec d'autres et au même titre que les autres sans distinction de statut, à une oeuvre (en l'occurrence à l'entreprise), qui travaille au sein d'un groupe de personnes pour une entreprise, qui associe la personne sur un plan égalitaire aux autres et à l'entreprise, renforçant ainsi son besoin d'appartenance mais aussi son implication, son engagement personnel à l'entreprise.

" Pour un développement réussi, un employeur a besoin de collaborateurs aussi compétents que vous l'êtes..." , reconnaissance du dirigeant pour le collaborateur, si l'entreprise se développe, c'est grâce à vos compétences et j'ai besoin de vous comme vous de moi. " vous qui vous investissez de tout coeur avec les clients et pour l'entreprise." reconnaissance de l'adhésion et de l'engagement de la personne pour elle-même (de tout coeur), pour les clients et bien sûr pour l'entreprise et il est bon de le souligner. " Le groupe a continué à grandir avec vous l'année passée. C'est pourquoi, nous souhaitons associer à nos voeux de fin d'année ", le terme grandir inclus aussi la notion de croissance personnelle, de maturité, d'autonomie et non un terme se référant à une considération financière, et avec vous c'est-à-dire ensemble. Vous grandissez en même temps que l'entreprise. Nous profitons des voeux de fin d'année pour vous dire quelque chose de plus important... " un grand merci pour votre engagement, pour votre confiance, et votre précieuse collaboration."     
Sont-ils nombreux les dirigeants qui remercient ? Rappel de l'engagement, de l'adhésion sans quoi il n'y aurait pas de confiance mutuelle car vous êtes précieux à l'entreprise.
" En 2012, le groupe a fixé une nouvelle orientation..." Rappel de l'objectif commun "...Depuis l'introduction des nouvelles méthodes, le groupe a connu une période importante de grands changements. La modification en profondeur des... a mis le groupe, et vous par cette même occasion, face à de nouveaux défis. Ensemble, nous avons pu faire face à cette nouvelle situation en faisant preuve d'une grande capacité d'adaptation ". Reconnaissance des capacités de chacun en ayant contribué à la réussite des défis, des objectifs. Ensemble, rapport égalitaire et lien d'appartenance. Ce n'est pas l'entreprise qui a réussi seule mais c'est ensemble, avec vous. Il n'y a pas un seul chiffre, de connotation financière, seulement des considérations psychologiques." ... Dans tout ce que nous avons accompli, nous avons été mus par une exigence continue de qualité. " La réussite, l'accomplissement, la qualité est commune.

" En cette fin d'année, nous vous souhaitons, à vous et à votre famille, de bonnes Fêtes de Noël, de grands succès et une bonne santé pour l'année à venir. Nous nous réjouissons à l'idée de continuer à construire le futur de l'entreprise avec vous en 2013. "  Après la formule des voeux, (vos succès personnels et votre santé seront aussi les nôtres), petite touche finale en forme de demande symbiotique, nous sommes heureux de travailler avec vous...et vous ?

" Cordiales salutations." 

La carte de remerciements et de voeux est signée par les principaux leaders de l'entreprise.

Ça, c'est de la RECONNAISSANCE.
L'affirmation d'un lien et d'un engagement commun tout en rappelant subtilement les objectifs et les attentes du groupe.
Comment ne pas adhérer à une réussite commune où tout le monde a y gagner ?

Pour la petite histoire, l'entreprise invitera en ce début d'année 2013, comme chaque année, toutes ses collaboratrices et collaborateurs à venir faire la Fête lors d'un repas dansant et costumé dans un lieu prestigieux, sans discours des dirigeants ni protocole pompeux, histoire de renforcer encore un peu plus les liens entre chaque collaborateur.
Sans parler de repas, car chacun fait en fonction de ses moyens, beaucoup d'entreprises devraient s'inspirer de l'envoi élémentaire de remerciements à ses collaborateurs à l'occasion des Fêtes de fin d'année.

Cordialement

Christophe Georgin


2 commentaires:

  1. vous savez cher monsieur ,j'ai beaucoup apprécié votre approche en ce qui concerne le collaborateur au lieu du salarié ,mais je pense que même si les dirigeants ou les cadres supérieurs ou les propriétaires de l'entreprise se mettent a appliquer ça et prennent conscience et ils ont vraiment la volonté de le faire et de traiter leur salariés comme étant un facteur essentiel et pertinent dans la croissance et dimensionnement de l'entreprise et que ces salariés ont contribue de beaucoup dans le résultat qu'ils souhaitent toujours positifs , ils ces dirigeants finissent en fin de compte de se tourner vers leur résultat et vers leurs chiffres et leur gains en pensant que ces salaries ne sont qu'un centre de coûts et ils réfléchissent souvent a minimiser leur coûts en se penchant sur ce facteurs humains ,et en finalité ces collaborateurs finiront de présenter qu'un chiffre parmi d'autre qui affectent le résultat soit d'une façon direct ou indirect et c'est la loi du capitalisme sauvage qui est devenu le maître influençant sur tous les êtres noyés dans ramassage de l'argent

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  2. Bonjour Anonyme,

    Oui, vous avez raison, il y aura toujours des dirigeants qui ne voient le salarié ou le collaborateur que comme un coût de production parce que c'est la réalité. Un salaire n'est pas gratuit, il coûte à l'entreprise.
    Oui, l'entreprise licencie, se délocalise, fait des plans sociaux parce que son but est de faire des profits et le collaborateur est payé pour que l'entreprise fasse des profits.
    En résumé, vous avez raison, nous ne pouvons pas nier la réalité. L'accepter, c'est déjà nous libérer de cette contrainte.

    Par contre, une personne qui est traité ouvertement de salarié, employé ou autres le renvoie à une hiérarchie établie et à une relation non égalitaire " Au service de ..." .
    Collaborateur, intègre la personne dans une relation égalitaire et à un système horizontal " Au service avec... "
    Un collaborateur qui est partie prenante dans l'objectif commun de l'entreprise restera et sera moins exposé à un licenciement, alors que celui qui est salarié partira plus facilement pour un meilleur salaire justement, pour plus de reconnaissance, de considération et ne sera pas partie prenante dans l'objectif commun et donc, plus exposé à un licenciement.
    Il coûte plus cher à une entreprise de licencier pour ensuite recruter (le turn-over) que de garder la "bonne personne".

    Après, ce que nous entendons à la TV, radios, ne concernent que les grandes entreprises de + 250 salariés (0,2% des entreprises françaises) ou celles du CAC40 (0,01% des entreprises).
    Ca fait du bruit quand elles licencient ou ferment mais elles ne représentent pas la grande majorité des salariés de notre pays.

    Cordialement
    Christophe

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