Imaginez un instant que vous débarquez sur une planète que vous ne connaissez pas, vous êtes entourés de personnes que vous ne connaissez pas, vous ne parlez pas et ne comprenez pas la langue.
Votre seule préoccupation est de survivre dans ce monde inconnu et vous vous en remettez en toute confiance aux personnes qui vous entourent, vous nourrissent et vous aident. C'est votre naissance.
Selon votre perception de nouveau né (réelle ou imaginaire), votre dépendance naturelle peut être perçue comme bonne ou mauvaise dans le sens où vous prenez conscience que sans votre «mère» ou figure parentale, vous n’êtes rien et ne pouvez survivre à vous-même, seul.
Si dans votre perception, vous considérez à l’extrême la «mère» comme mauvaise parce vous êtes dépendant d’elle, vous ne reconnaissez que votre propre existence.
A l’inverse, si vous considérez à l’extrême la «mère» comme bonne parce que vous êtes dépendant d’elle, vous ne reconnaissez pas votre propre existence.
De cette ambivalence, vous allez construire votre propre opinion sur vous, votre estime de soi, des autres, de ce que va devenir votre vie, c'est la paire de jumelles à travers laquelle vous allez vous regarder et regarder les autres.
Les positions de vie ou existentielle se résume en quatre positions:
Je suis OK et les autres sont OK Relation autonome et égalitaire
Je ne suis pas OK et les autres sont OK Position d'infériorité - victimisation
Je suis OK et les autres ne sont pas OK Position de supériorité - persécuteur
Je ne suis pas OK et les autres ne sont pas OK Position destructrice
Vous avez reçu ensuite de vos parents ou figures parentales autre chose qu'une éducation bien comme il faut. Vous avez aussi reçu leurs croyances sur eux, sur vous et sur les autres, leurs messages verbaux, non verbaux, puis vous les avez intégré ou rejeté selon votre perception de vous-même et du monde qui vous entoure.
Ces messages, s'appellent des messages scénariques sur lesquels vous allez vous-même construire votre scénario de vie et décider de ce que sera votre vie future.
Inconsciemment, vous allez décider des grandes lignes, puis choisir vos héros et vos méchants afin de confirmer votre position existentielle et avancer dans votre scénario.
Pour ne pas être en position de victime ou d'infériorité, il faut se positionner, affirmer son existence tout en reconnaissant celle de l'autre (Je suis OK, l'autre est OK).
Vous êtes en droit de ne pas pouvoir ou vouloir accéder à tous les désirs et besoins des autres pour des raisons qui vous sont propres et légitimes. Le respect commence par l'acceptation de soi et celle de l'autre y compris devant son refus.
Nous avons tous des obligations mais nous avons aussi des droits. (Il existe des lois protégeant vos droits)
- Le droit d'exister.
- Le droit d'être respecté.
- Le droit d'être différent.
- Le droit de se tromper ou de réussir.
- Le droit de dire «Non».
Ce qui nous empêche d'accéder à ses droits, c'est nous.
Beaucoup ne savent pas dire «NON» bien souvent pour des raisons qui leur appartiennent.
Souvent, c'est la PEUR de ce que peut penser l'autre de nous et la crainte de ne plus être apprécié ou aimé, d'être rejeté qui nous empêche d'être nous-mêmes.
Quand vous faites ce que vous n'avez pas envie ou désiré de faire, dans quel état êtes-vous?
Vous appréciez-vous? Vous aimez-vous? Que pensez-vous de vous-même?
Il n'appartient qu'à nous de rester avec un conjoint qui nous martyrise, de rester dans un emploi où on est harcelé, stressé au point d'en tomber malade, de subir quotidiennement des railleries, insultes, moqueries, menaces des autres, de SUBIR sans réagir en se plaignant continuellement sur son sort et non d' AGIR.
Il existe une multitude de solutions, de choix de vie qui s'offrent à nous.
Souvent, j'entends dire: «Je n'ai pas le choix», c'est une erreur, nous avons toujours le choix comme le choix de vivre la vie que nous voulons.
Vous avez le droit et le pouvoir de dire:
STOP !! ÇA SUFFIT !! NON !!
Si je reprends mes exemples:
1984: J'étais enfermé et protégé dans mon box. S'ils ne trouvaient pas malgré mes explications la route qu'ils avaient à faire, c'était leur problème et non le mien. Mes explications étaient claires pourtant. Quand l'un m'a demandé si je pouvais venir l'aider, alors qu'il m'était défendu de sortir par mesure de sécurité, j'aurai du dire NON tout simplement. Et s'ils se faisaient menaçant par la suite, enclencher l'alarme reliée à la gendarmerie.
Je n'ai rien fait de tout cela et me suis mis en danger tout seul en sortant du box.
2009: Sachant que cet homme n'était pas équilibré et donc considérer qu'il pouvait être nuisible, j'aurai du en toute conscience mettre un terme à ma relation avec lui afin de me protéger. Non seulement je ne l'ai pas fait mais en plus j'ai accepté de lui présenter mon épouse alors que je pouvais lui dire NON, je ne souhaite pas te la présenter. Je me suis mis en danger ainsi que mon épouse et notre fils.
2010: J'avais la possibilité de me positionner de façon plus affirmée comme une collègue vis-à-vis de la direction. Elle fait exactement le même travail, aux mêmes conditions et connaît les mêmes contraintes, ressent le même stress que les autres. Alors qu'elle voit ses collègues démissionner sous la pression, ou tomber malade pour dépression ou burn-out, être licenciées pour faute, elle est toujours là et traverse les différentes crises sans encombre. Elle sait se positionner en Adulte sans être agressive, vindicative, moqueuse ou rebelle mais adopte une attitude ferme, au clair avec elle-même et la direction. Et elle propose des solutions pour sortir de la crise. En ce qui me concerne, je l'ai fait mais trop tard... le processus de licenciement était déjà enclenché.
J'ai prévenu la direction des conséquences auxquelles elle s'exposait si elle continuait ce comportement.
J'ai ensuite agit et défendu mes droits et la direction a été condamnée pour licenciement abusif.
J'ai prévenu la direction des conséquences auxquelles elle s'exposait si elle continuait ce comportement.
J'ai ensuite agit et défendu mes droits et la direction a été condamnée pour licenciement abusif.
La peur de perdre notre emploi nous conduit à accepter tout et n'importe quoi et pourtant il existe des droits du travail pour chaque salarié et des juridictions compétentes. Alors, qu'avez-vous à perdre vraiment ?
Votre santé mentale et physique, votre intégrité, votre vie, ne sont-elles pas plus importantes que votre
travail ? Vous avez toujours le droit, la possibilité de trouver un autre emploi, personne ne vous l'interdit sinon vous-même.
4éme et dernière partie: La violence n'est que l'aboutissement d'un processus inconscient qui se fait à deux.
A bientôt
Chaleureusement
Christophe Georgin.
Salut Christophe,
RépondreSupprimerAprès presque 3 ans de thérapie, j'arrive depuis une semaine à vivre libre dans ma tête.Ne plus être victime, quel soulagement!
J'ai une question à propos d'un doute :la plupart des gens sous-entendent de décider de quitter le conjoint martyrisant dès qu'on se libère dans sa tête. En gros, ce n'est plus le petit enfant qui fait plaisir à sa maman
pour être aimé.
J'ai un doute car je me dis et je le ressens : il suffit de ne plus réagir de la même façon. Le jeu se joue à deux. Si je cesse, je me dis que l'action de l'autre a peu d'importance. On sort de l'attente qui crée de la dépendance.
J'aimerais avoir ton avis sur ce point.
Nicolas,
Je compatie pour ce qui t'est arrivé et que tu as su retourner en avantage. Bravo et merci.
Bonjour Nicolas,
RépondreSupprimerBravo à toi pour cet envol, d'avoir ouvert cette cage psychique dans laquelle tu t'étais enfermé et d'être libre en toi. Ca fait beaucoup de bien n'est-ce pas?
Pour répondre à ta question: Bien-sûr que le jeu se joue à 2, qui plus est quand c'est un couple. C'est insidieux car la victime ne prend pas conscience que c'est elle qui alimente le jeu avec l'autre.
Un exemple: Une femme qui vit avec un homme violent quand il est sous l'emprise de l'alcool. L'homme lui dit avant qu'elle aille faire les courses: " Tu prendras un bouteille de Whisky s'il te plait chérie ". Et elle revient des courses avec la bouteille. Parfois, l'homme n'a même pas besoin de lui demander, elle le fait systématiquement...
Si elle ne le faisait pas, elle ne serait pas victime mais libre et plus avec lui si il ne prenait pas l'engagement formel de ne plus boire.
Maintenant, quand le conjoint martyrisant change au prix d'un travail en psychothérapie fait qu'il ne va plus être en phase symbiotique avec la victime qui ne va plus se reconnaître aussi en lui. Et cela se finit par une rupture.
Le même constat si c'est la victime qui fait se travail.
Cela fera l'objet de la 4éme partie.
Cordialement
Christophe
Merci Christophe pour ta réponse très éclairante.
RépondreSupprimerCe que tu écris m'a rappelé la règle du jeu dans le couple martyrisant-victime: "je suis moi parce que tu es toi". Effectivement, si le conjoint victime cesse de jouer, le martyrisant aura un problème d'identité! Une amie victime m'a raconté hier que son couple a tenu mais il y avait de grosses turbulences et il fallait tenir tête.
Pour ma part, je décide pour le moment d'affronter et il me paraît plus sage de juger sur pièce.
Merci encore Christophe et vivement la 4ème partie!
Nicolas