jeudi 18 janvier 2024

Être thérapeute quelle drôle d'idée

Je me suis posé cette question en 2006 alors que je tournais en rond après plus de 13 ans comme technico-commercial, hormis le relationnel avec les clients, je n'y trouvais plus d'intérêt, d'envie. Ma réponse fut: "Je veux être utile à moi-même et aux autres". 

Comme tous les métiers d'aide dans le social, de soignants, de thérapeutes, ce choix n'est pas un hasard, il répond bien à une demande inconsciente: pourquoi vouloir aider les autres à aller mieux plutôt qu'un autre métier ? Pour s'aider soi-même, réparer ses propres blessures enfouies, oubliées. J'ai choisi comme formation l'analyse transactionnelle, ça secoue, ça remue car à travers cette théorie du fonctionnement intrapsychique (personnalité, comportement, communication, développement de la personne), elle permet de se découvrir, de mieux connaître son fonctionnement et de faire ressurgir des blessures, traumas, mais surtout de redécider de ce qui est bon pour soi, d'être autonome. Un travail approfondi sur soi de 4 années plus 2 années de psychothérapie personnelle pour nettoyer tout cela, pour renaître.. J'ai grandi, mûri afin de m'ouvrir aux autres et d'accueillir leurs propres blessures. Il n'est pas possible de pouvoir aider les autres, de les accompagner si on a pas pris soin de soi au préalable et fait un travail sur soi qui se doit d'être en fin de compte perpétuel, ce n'est jamais fini.

Quand j'ai commencé à exercer en 2012, j'ai fait bien entendu les mêmes erreurs que tous débutants et me suis heurté souvent à bien des résistances quand les personnes victimes d'elles mêmes refuser de voir la moindre part de responsabilité dans ce qui leur arrivait. C'était toujours de la faute de l'autre, à pas de chance, le destin.. J'ai compris que si consciemment elles acceptaient qu'il y avait un problème, une partie d'elles-mêmes refusait de s'en sortir pour se protéger, ce qui est légitime. Elles avaient fonctionnés comme cela pendant des décennies et je n'allais pas tout changer en quelques séances. J'ai pris conscience que je n'étais pas là pour les sauver, pour me prouver à moi-même que j'étais légitime, de vouloir les changer mais seulement là pour les accompagner et les aider dans leur cheminement de vie, à devenir autonome, libre d'être soi. 

J'avais nul doute encore du chemin à faire et j'ai entrepris une formation de praticien en EFT clinique en 2017/18 qui est une technique psycho-corporelle, énergétique et de libération émotionnelle, pour libérer là où l'inconscient coince. Travail sur soi, ateliers pratiques, supervisions et par là même une énième révision de mon fonctionnement psychique et émotionnel car tout ne saurait être parfait, c'est une croyance après courent nombre de mes patients. 

Libéré, mon expérience fait que je n'ai plus ce besoin de me prouver, à prouver aux autres, je continue de travailler avec mes patients afin de les guider, les soutenir sur ce chemin tortueux qu'est l'autonomie. Ensemble nous explorons des options, des solutions afin qu'ils se sentent mieux dans leur vie, et ce dans une relation égalitaire et bienveillante. En apprenant d'eux, j'ai encore appris sur moi-même, c'est une leçon de vie.

Au final, quelle humble satisfaction de régler des problématiques, d'apaiser et de libérer, de  voir l'envol de ses patients, d'être utile aux autres tout en l'étant pour soi-même parce que je suis comme eux, comme vous. Il n'y a pas de miracle, seul le patient peut redécider pour lui-même et être ce qu'il veut bien devenir, le thérapeute n'est qu'un accompagnant.  

Chaleureusement

psychopraticien-georgin.fr

     


                       

vendredi 12 janvier 2024

Le travail thérapeutique


Quelque soit la pratique thérapeutique utilisée, et en fonction de la problématique du patient, son ancrage, son implication dans le processus, le chemin de la guérison peut être plus ou moins long même pour des thérapies dites brèves. Quand on parle de thérapie brève pour qu'elle soit réellement efficace et le patient totalement guéri, il faut compter en moyenne 10 à 15 séances espacées dans le temps. Le travail thérapeutique c'est un véritable chantier ou comme une nouvelle naissance:  un nouvel apprentissage dans son comportement, son fonctionnement psychique, sa manière de communiquer et ses choix. Le but ultime étant de redécider pour soi de ce qui est bon, d'être autonome, libre avec soi-même et ça ne se fait pas malheureusement en un seul claquement de doigts.

Au bout de quelques séances, le patient se sent libéré avec cette grande satisfaction d'avoir réussi en ayant effectué des changements significatifs dans sa vie ou atteint son objectif thérapeutique. Puis quelques semaines, mois plus tard.. son inconscient va le tester en lui lançant quelques peaux de bananes sur sa route afin qu'il reprenne son ancien comportement, sait-on jamais 😏 et bien souvent c'est ce qui arrive sauf que cette fois-ci la personne en a parfaitement conscience. Il y a ceux qui abandonnent en se disant que la thérapie n'a finalement servie à rien et retournent à leur ancien comportement et d'autres qui vont retourner voir leur thérapeute pour prendre de nouvelles options afin de s'en débarrasser définitivement. 

La guérison thérapeutique n'est pas un chemin linéaire comme beaucoup le croient. Il est fait de contours, de détours, de virages en épingle, d'embûches, de joie mais aussi de doutes, de peine, c'est l'épreuve de réalité car nous ne pouvons pas tout contrôler. Il faut de la patience, de l'empathie envers vous-même, de la résilience et du courage. 

Au bout de ce processus, l'accomplissement de soi dans l'autonomie et liberté d'être. Pour illustrer mes propos: 

Autobiographies en cinq petits chapitres par Portia Nelson:

1) Je marche dans une rue.

    Il y a un grand trou dans le trottoir.

    Je tombe dedans.

    Je suis perdue.. Impuissante

    Ce n'est pas de ma faute.

    Il me faut une éternité pour en sortir.  

2) Je marche dans la même rue.

    Il y a un grand trou dans le trottoir.

    Je fais semblant de ne pas le voir

    Je retombe dedans.

    Je n'arrive pas à croire que je suis au même endroit

    Mais ce n'est pas de ma faute.

    Il me faut encore longtemps pour en sortir.

3) Je marche dans la même rue.

    Il y a un grand trou dans le trottoir.

    Je le vois bien

    Je tombe quand même dedans.. c'est une habitude
    J'ai les yeux ouverts

    Je sais où je suis

    C'est ma faute.

    J'en sors immédiatement.

4) Je marche dans la même rue

    Il y a un grand trou dans le trottoir

    J'en fais le tour.

5) Je prends une autre rue.  


Chaleureusement,

Christophe

psychopraticien-georgin.fr

                            

mercredi 10 janvier 2024

La société des inquisiteurs



Nous ne sommes plus dans une société de réflexions sur soi et sur les autres, mais dans les jugements agressifs voir de condamnations gratuites pour telle opinion, pensée exprimée que ce soit dans les médias ou les réseaux sociaux. Autrefois, les personnes été jugées et condamnées uniquement pour leurs actes par la Justice des hommes. Aujourd'hui, vous pouvez être jugé par la vindicte populaire pour ce que vous pensez, dites.

Les plus exposés sont les influenceurs sur les réseaux sociaux qui malgré leur succès font l'objet au quotidien de critiques, moqueries, de jugements et plus grave de menaces, d'harcèlement voir d'agression à leur domicile. Il en va de même pour celles et ceux qui proposent des services sur les réseaux ou s'expriment sur un simple fait de société, qui donnent leur opinion tout simplement. Nous sommes tous différents avec notre propre histoire personnelle et structure de pensée, nos propres émotions. Nous ne pouvons pas être d'accord sur tout et avec tout le monde et c'est bien, ça engage un partage, une communication avec l'autre..

Ce n'est plus le cas, il faut que ça aille vite.. Sur les plateaux tv, les talk shows, les intervenants ne s'écoutent plus, ne s'entendent pas, ils crient, vocifèrent, jugent, ils condamnent parce que l'autre ne pense pas comme lui, l'affrontement a remplacé le débat constructif, la réflexion sur soi et l'autre. 

Les réseaux sociaux ne sont plus des espaces de liberté et de partages, ils sont devenus l'arène des insultes, le ring des menaces, un tribunal populaire et le gardien de la censure du bien pensant ou sachant, du socialement acceptable. " Si tu ne penses pas comme moi, tu dégages ou je m'acharne sur toi "

Mais qui sont ces gens qui ont, non une opinion, mais un jugement sur tout, sur chacun(e) et en toutes circonstances ? C'est devenu pour eux une façon d'exister comme si ils se sentaient menacés d'un danger, celui de ne plus appartenir, d'être reconnu. Incapables de tolérance, d'écoute envers l'autre, j'insulte, je critique, je juge, je condamne: J'EXISTE ! 

C'est un système de défense inconscient par lequel ils projettent sur l'autre leurs propres peurs, failles, défauts mais aussi désirs qu'ils refoulent car leur représentation consciente serait source d'angoisse ou de culpabilité. C'est ce que la psychanalyse appelle PROJECTION, l'effet miroir. Il est plus réconfortant de critiquer les autres en se disant qu'il y a pire que nous au lieu de se remettre soi-même en question.

Les personnes souffrant d'un complexe d'infériorité prendront une attitude contraire, l'habit du juge. Ainsi en écrasant les autres, elles satisfont leur besoin de toute puissance et donc d'apaiser leur peur du rejet et d'infériorité. 

Il suffit qu'une personne émette une critique dans le but de dévaloriser l'autre pour que d'autres s'y mettent aussi à coeur joie, c'est l'effet de meute. Il y a plein d'exemples dans l'actualité récente, d'un reportage tv, de tribunes journalistiques au lieu d'un tribunal, d'une vidéo postée sur les réseaux sociaux, d'un simple post où des personnes qui n'ont jamais connu, rencontré la personne incriminée se posent aussi en juré. Ainsi, ils comblent leur besoin d'appartenance à un groupe dans leur peur d'être rejeté, ce qui traduit un manque d'estime de soi "Sans les autres, je ne suis rien". Il est impossible d'accepter les autres dans leurs différences quand on ne s'accepte pas soi-même.

Nous ne sommes plus dans la conscience collective claire où chacun(e) pouvait faire part de ses réflexions, analyses, idées, émotions sans se mettre en danger lui-même mais bien dans une société reptilienne, centrée sur elle-même, celle du plaisir immédiat, de la surconsommation de tout, je prends.. je jette.. j'ai donc je suis, celle de la quête d'un bonheur absolu où nos envies et désirs seraient de suite exaucés sans le moindre effort ni sacrifice. La société d'aujourd'hui n'accepte plus aucune contrainte qui pourrait mettre en danger son propre confort personnel et compromettre son propre système de pensé.  

Ces inquisiteurs du nouveau monde projettent leur mal-être sur les autres parce qu'ils n'ont pas résolu leurs problématiques psychiques, au lieu de se remettre en question et de faire un travail sur eux-mêmes, alors ils se vengent sur autrui et tirent sur tout ce qui bouge, ça fait moins mal de se regarder dans le miroir de l'autre que dans le sien.


Chaleureusement,  

Christophe

pyschopraticien-georgin.fr     

                      

jeudi 4 janvier 2024

L' Anxiété et stress


La grande majorité de demandes de mes patients concerne le traitement de troubles anxieux, de stress difficilement contrôlables au quotidien que ce soit dans leur vie professionnelle ou sociale.

L'anxiété est un sentiment d'inquiétude, de nervosité qui est liée à l'idée de ressentir une peur du rejet, de l'abandon, d'humiliation, de la trahison ou du mépris, d'injustice, d'impuissance. Elle est une réaction de défense face à un danger que l'on perçoit comme imminent, ce danger est souvent irrationnel et trouve sa source dans l'enfance ou suite à un événement traumatique du passé qui se réactive dans une situation précise.   

S'il est normal d'être stressé ou anxieux dans certaines situations ( examen, entretien d'embauche, parler en public, une tâche urgente à faire, un accident, déclarer sa flamme etc..), quand cette peur sous-jacente se manifeste au quotidien jusqu'à impacter votre corps par des sueurs, des douleurs dans la poitrine, palpitations cardiaques, des nausées, des vertiges, des difficultés à respirer normalement, des troubles du sommeil, il convient de consulter un médecin et de voir un thérapeute.

L'origine de cette anxiété peut être liée à:

- Une ou plusieurs peurs archaïques (abandon, rejet, humiliation, trahison, injustice, impuissance)

- A une injonction parentale verbale ou comportementale ( N'existe pas, ne sois pas toi même, ne réussis pas, ne fais pas, ne grandis pas, ne sois pas important, n'appartiens pas, ne fais pas confiance, ne sois pas proche, ne sois pas en bonne santé..)

- Un driver ( Sois fort, Sois parfait, Fais plaisir, Fais des efforts, Dépêche toi )

- Un trouble de stress post traumatique

- Une phobie   


L' EFT est une technique de libération émotionnelle, un outil très puissant pour traiter l'anxiété, le stress au quotidien, trouver son origine et la peur archaïque dont vous souffrez pour mieux la contrôler, l'apaiser et vous en libérer. 

Selon le niveau d'anxiété et son origine, il vous faudra entre 5 et 12 séances pour en être efficacement libéré.

Chaleureusement, 


https://www.psychopraticien-georgin.fr/      

mardi 2 janvier 2024

Nos résolutions du 01 Janvier


 Chaque nouvel An, après s'être souhaité la bonne année, vient l'heure des bonnes résolutions: perdre du poids, faire du sport, arrêter de fumer, arrêter d'être anxieux, stressé etc... puis, dès la première contrariété ou peau de banane rencontrée, cette bonne résolution consciente s'estompe peu à peu dans l'oubli après un petit sursaut avant les vacances d'été. Mais pourquoi nous n'y arrivons pas ? 

Consciemment vous le désirez pour vous-même mais 90% pour ne pas dire 99% de nos comportements, choix, émotions, décisions, sont inconscients. Notre conscience n'est que la partie émergée de l'iceberg. Pour preuve, vous avez des personnes qui ne prennent jamais de poids même sans faire vraiment attention à leur alimentation, d'autres ont toujours fait du sport depuis leur jeunesse jusqu'à 80, 90ans, d'autres n'ont jamais fumé de leur vie, coulent des jours heureux dans un fleuve tranquille, ne sont jamais stressés ou envahis par des pensées négatives etc... 

Alors, qui est cet autre qui nous empêche de réaliser nos bonnes résolutions conscientes ?

C'est nous-même !

Notre inconscient (appelé aussi Enfant intérieur) a pour rôle de nous protéger de nos propres souffrances refoulées, croyances négatives sur nous-même, les autres, le monde. Et, ces décisions inconscientes ont été prises dès notre petite enfance jusqu'à environ 7ans. Certaines décisions ont été réadaptées, modifiées avec la socialisation (école, copains, copines, figures parentales), pour se réactiver et redécidées avec la crise de l'adolescence, mais jamais vraiment abandonnées. 

A partir du moment où vous prenez conscience que telle chose, pensée, décision, émotion, comportement, choix n'est pas bon pour vous et que vous souhaitez réellement vous en débarrassez, il est possible de s'en libérer en reprenant le contrôle de soi en s'adressant à notre inconscient:

1) Identifier ce qui nous empêche de.. (croyances, émotions négatives) 

2) Identifier l'origine du problème et comprendre le sens que ça revêt pour nous-même.

3) Changer ses schémas de pensées négatives en faisant des rondes d'EFT le soir avant de vous endormir comme pour reprogrammer un disque dur. 

4) Le faire régulièrement de façon consciente, à force de conviction votre inconscient va s'exécuter.

5) Rassurer votre enfant intérieur que c'est bon pour lui, pour vous.                           

6) Du temps, de la patience et de la bienveillance car penser qu'il suffit d'un claquement de doigts pour changer des décennies de programmation inconsciente, c'est une croyance que votre inconscient balaiera d'un revers en vous balançant des peaux de bananes pour mieux vous tester.

Chaleureusement à vous

https://www.psychopraticien-georgin.fr/