C'est un élément qui est à mon sens primordial pour l'adhésion au groupe et pour la cohésion du groupe.
Je l'associe à la position existentielle de l'individu, à l'enclos OK-, OK+, au sein de l'entreprise.
Comment l'individu se situe par rapport à ses relations avec ses collègues, ses supérieurs hiérarchiques, son leader, son entreprise et comment se situe-t-il par rapport à son activité au sein de l'entreprise et aux processus du groupe.
C'est l'imago (l'image) que chaque personne a du groupe, d'elle-même en relation avec le groupe et tout spécialement avec son leader. L'imago lui permet de s'engager ou pas au service de l'idéologie du groupe et de sa cohésion, et ainsi d'avoir la volonté et la force nécessaire, l'engagement pour participer à la survie du groupe.
Exemple: Un employé ne recevant aucune reconnaissance de son leader ou de ses supérieurs va se dévaloriser, se juger négativement ainsi que son leader et ne pourra plus naturellement adhérer et s'investir dans l'entreprise et participer correctement à la cohésion du groupe.
A l'inverse, un leader qui n'est plus reconnu par les membres du groupe ou ses collaborateurs aura bien du mal à conserver la cohésion du groupe.
Parmi les imagos individuelles, celle qui a le plus d'impact sur la structure privée est celle du leader, qui personnifie la cohésion du groupe. Il a lui-même, dans l'imago de chaque membre, une place différenciée en fonction de la position que chaque membre lui accorde et se donne à l'intérieur du groupe.
Leur comportement et leur position dans l'imago du leader s'influencent mutuellement.
Exemple: Un nouvel arrivant intègre le groupe, l'entreprise, (une grande entreprise de renom) avec son scénario ( gagnant: je vais évoluer au sein de cette grande entreprise qui est OK pour moi), ses croyances (si je suis un employé modèle, reconnu, fais plaisir ou fais des efforts, je vais grimper dans la hiérarchie et augmenter mon salaire en conséquence - mon emploi est stable et je vais y rester jusqu'à ma retraite) et ses tendances individuelles (honnête et travailleur, j'ai horreur de l'injustice sociale), qu'il est disposé à modifier afin d'obtenir les bénéfices de la participation au groupe, (pour ne pas être rejeté du groupe de travail dans lequel je suis, j'adhère moi aussi au syndicat principal pour la défense de mes droits ou je suis volontaire pour faire des heures supplémentaires pour le bon fonctionnement de l'activité du groupe).
Il a au départ une imago provisoire: le plus couramment je suis OK - l'entreprise (leadership) est OK et à travers une série d'ajustements dits adaptatif, opératif et secondaire, il est initié successivement aux rituels, aux passe-temps, aux jeux psychologiques et à l'intimité du groupe.
Ces ajustements dépendent de l'adaptabilité et de la souplesse de la personne.
La capacité qu'à le groupe de mener à bien l'activité et d'atteindre son objectif dépend du maintien de la cohésion du groupe par l'imago au sein de la structure privée.
Exemple: On peut la mesurer à travers le taux d'assistance aux réunions de groupe et surtout à la quantité de travail qui peut être réalisée lorsqu'une opposition interne (conflit avec un supérieur, restructuration, licenciements, turn-over, changement de leader ou grève) ou externe (concurrence féroce, perte de part de marché ou accroissement, baisse des ventes ou forte augmentation de l'activité , crise économique ou nouveaux marchés) se fait sentir.
Si la cohésion du groupe n'excède pas celle qui lui permet tout juste de poursuivre son activité, la moindre agitation interne ou pression externe le forcera à interrompre celle-ci.
Le renforcement de la cohésion relève de la branche de l'appareil interne qui veille au moral des membres et qui est une des fonctions du service ressources humaines trop souvent cantonné sous la pression externe ou interne à un rôle répressif (Oeil de Moscou).
En règle générale, les convocations ou entretiens (hormis celui de l'embauche) au service R.H est synonyme de sanctions ou de mauvaises nouvelles.
Le processus du groupe
Le processus du groupe est alimenté par la tension entre la représentation idéale que se fait chaque membre du groupe auquel il appartient et la perception qu'il a de son fonctionnement réel.
Plus l'écart va être grand entre l'idéalisation et la réalité, plus la démotivation et la non adhésion au groupe va être profonde et de là entraver la cohésion même du groupe.
Le processus majeur interne comprend les aspects qui se déroulent sur la frontière majeure interne et donc les mouvements des membres contre le leadership, le résultat dépend de la cohésion de ceux qui vont rester loyaux envers le leadership et de l'action de l'appareil interne auprès des membres (service des R.H)
Le processus mineur interne comprend les mouvements entre les membres qui ne traversent pas la frontière majeure interne et ne perturbent pas le leadership. (mouvements internes dans un service ou conflit entre membres du groupe)
Le processus externe du groupe se passe sur sa frontière externe pour assurer sa survie face à son environnement. Il en va du recrutement des membres à la défense du groupe contre une pression externe (service marketing et stratégie commerciale et recouvrement). C'est la tâche de l'appareil externe qui peut, lorsque la pression externe est forte, mobiliser un grand nombre de membres.
Le processus du groupe est primordial à sa survie face aux différentes attaques dont il peut faire l'objet.
A partir du moment où il y a dysfonctionnement que ce soit au niveau du leadership, du canon, de la culture d'entreprise, des membres du groupe, de la structure publique ou privée, de l'imago, de l'activité du groupe, du processus interne ou externe; le groupe, l'organisation, l'entreprise est en danger et sa survie est assujettie à la résolution de son dysfonctionnement, de son problème.
L'entreprise qui l'ignore est comme une personne malade qui ne se soignerait pas et dont l'état de santé va se dégrader faute de soins au fur et à mesure, au point de ne plus pouvoir se soigner.
Et chacun sait qu'une bonne santé ne passe que par une bonne prévention.
Prochain article: Les dysfonctionnements de l'entreprise (6)
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