mardi 16 octobre 2012

LES MECONNAISSANCES ET LA CRISE

Souvent dans mes articles, je parle de méconnaissance quand j'aborde un sujet d'actualité ou social.
Mais, qu'est-ce qu'une méconnaissance ?
C'est le fait de négliger inconsciemment des informations appropriées à la résolution d'un problème.

A chaque fois que nous sommes confrontés à un problème, nous avons 2 solutions:
La première est d'utiliser notre conscience adulte, de penser, d'analyser, de ressentir et enfin d'agir en conscience à la résolution de ce problème.

La deuxième est de percevoir le monde de manière à ce qu'il soit en adéquation avec les décisions que nous avons pris étant tout petit (scénario de vie). Du coup, nous gommons de notre conscience des aspects réels de la situation et de l'autre, nous allons surévaluer d'autres aspects du problème en les exagérant grandement.
Au lieu d'agir en vue de résoudre le problème, nous allons compter sur la "solution magique" de notre enfance et ainsi manipuler notre perception du monde pour qu'il nous donne la solution.

Au même titre que les individus, les sociétés ont elles aussi leur scénario de vie et leurs méconnaissances en désignant celui ou celle qui les dirigera, les guidera. Les entreprises aussi, en nommant celui ou celle qui sera le leader de l'entreprise.

Par exemple: Il suffit d'observer la réaction des politiques et économistes face à la crise pour se rendre compte que face à ce problème qu'ils reconnaissent tous, suivant la distorsion de leur propre réalité et conviction, ils ont des solutions opposées les uns des autres à la résolution du problème.

Face à la crise, toute la société civile et l'état doivent être partie prenante et agir dans un même sens pour espérer pouvoir s'en sortir (d'autres pays l'ont fait jadis, l'Argentine, l'Islande, l'Angleterre, l'Allemagne entre autres).
La conscience adulte de certains économistes dit ceci (un raisonnement accessible à tous y compris des enfants).
Les entreprises ont besoin de capital pour investir, pouvoir embaucher, produire et se développer avec des salariés qui vont eux-mêmes consommer et faire croître le développement des autres entreprises.
Je gagne, je partage, je consomme.
Si je gagne moins, je partage moins, je consomme moins. C'est d'une logique enfantine.
Si je suis endetté, je consomme moins et fait des économies pour diminuer mon endettement au fur et à mesure.

Que se passe-t-il actuellement ?
Certains veulent que les entreprises soient plus taxées, que le capital soit plus taxé, le coût du travail plus taxé.
Que se passe-t-il si vous avez de plus en plus d'impôts et de taxes à payer ? Vous produisez moins, vous embauchez moins, vous consommez moins et à terme vous ne faites plus bénéficier vos partages aux autres qui finiront par perdre leur emploi ou bien vous vous endettez encore plus en ne voulant pas diminuer votre production et votre consommation.
D'autres veulent taxer les salariés, le travail, les placements.
Que se passe-t-il si vous gagnez de moins en moins d'argent ? Vous consommez moins et à terme vous ne faites plus bénéficier vos partages aux autres qui finiront par perdre leur emploi ou vous vous endettez encore plus en ne voulant pas diminuer votre consommation.
De son côté aussi, l'état doit faire des économies dans ses dépenses puisque endetté, et non endetter les autres qui ne pourront plus consommer en augmentant encore plus les recettes sans diminuer les dépenses.
Plus vous endetterez vos créanciers (votre peuple), moins ils pourront vous rembourser.
L'état doit faire des économies et non faire des dépenses supplémentaires en embauchant encore plus de fonctionnaires et d'augmenter de 1 Milliard d'Euros, sa dépense publique.        
La " recette miracle" de la règle d'Or de Bruxelles ne fonctionne pas en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie, pourquoi fonctionnerait-elle en France et ailleurs ?    

La logique adulte serait donc de demander à toutes les parties (l'état, les entreprises, les salariés et non salariés) de faire proportionnellement les mêmes efforts équitables (je fais des économies pour diminuer mon endettement, celui de mon pays ) et au fur et à mesure que je rembourse mon endettement, je m'enrichis et peut ainsi de nouveau consommer un peu plus chaque année.

Mais face à la méconnaissance de la crise, que se passe-t-il ?
Comme pour toute méconnaissance, j'observe ça et là des comportements passifs qui n'apportent pas de solutions pour régler le problème mais le déplace ou l'aggrave plus encore. Je prends ensuite un exemple particulier pour démontrer le comportement inadapté à la situation.

L'abstention, ne rien faire:  Une partie s'en remet à la décision des autres (des politiques) ainsi ils n'en portent pas la responsabilité et ils attendent d'un seul homme une "solution magique " qui va effacer la dette d'un seul coup de baguette magique et, sans apporter eux-mêmes de solutions, ni en y contribuant.
Je suis endetté et je ne modifie pas mon comportement et fait comme si de rien n'était.

La suradaptation:   Une autre partie va prendre à la place des autres (les syndicats, les politiques, les entreprises) des tas de mesures et de décisions parfois contradictoires, sans concertation. Ils pensent à la place des autres et pensent détenir la "solution magique" qui va les sortir "eux" de la dette mais pas les autres.
Je suis endetté et je contracte un autre crédit pour rembourser mes crédits.

L'agitation:  Une autre partie va s'agiter, s'inquiéter, prendre peur, stresser (les entreprises, les salariés, les syndicats). Plans de licenciement, restructuration, délocalisation, mouvements de contestation. Certains vont fuir et laisser le problème aux autres et d'autres vont faire grève, contester, ce qui ne règle pas le problème mais l'aggrave. D'autres par peur de manquer, se mettent à consommer encore plus ou font à l'inverse, des placements, remplissent leurs bas de laine, leurs comptes en ne consommant plus ce qui ne règle pas non plus le problème. Ils pensent avoir la "solution magique " pour s'en sortir sans rembourser.
Il y a de plus en plus de personnes en période de crise qui jouent au Loto et autres jeux d'argent pensant être demain millionnaire et ainsi effacer leur dette.
Je suis endetté et je consomme plus ou économise plus pour fuir avant qu'il ne soit trop tard mais je ne rembourse plus mon crédit.

Le blocage ou la violence:  D'autres terriblement inquiets se mettent (entreprises, salariés) en situation de blocage (stress, dépression, abus d'alcool ou de drogues) ou de violence (suicides, manifestations de rues, révolte sociale). Ils reportent la responsabilité du problème sur les autres mais ne règlent pas le problème en lui-même. Refusant de voir la réalité en face, ils pensent avoir la "solution magique" en effaçant d'un coup la dette ou en faisant la révolution.
Je suis endetté et j'accuse mon banquier, la société de crédit de m'avoir mis dans cette situation et refuse du coup de le rembourser, c'est de sa faute.

Dans tous les cas, je ne rembourse pas ou accroît mon endettement.

Le problème: Je suis endetté et doit de l'argent.  La solution adulte: Je rembourse ce que je dois pour ne plus être endetté - Si je ne peux plus, je demande un dossier de surendettement et l'effacement d'une partie de ma dette afin d'être en mesure de pouvoir rembourser.     

Je pense en conclusion que l'état a méconnu gravement sa capacité à rembourser depuis 36 ans et continue à ignorer le sens, la signification du problème. Mais comme l'état c'est nous, c'est vous, nous sommes autant responsables que ceux que nous avons élus depuis 36 ans.
Depuis 36 ans, les solutions opposées les unes aux autres et apportées par nos dirigeants n'ont fait qu'aggraver la dette et non la rembourser, alors pourquoi ces mêmes solutions devraient-elles subitement fonctionner, et maintenant ?

" Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager. ". 

Sauf que l'état s'engage au nom de son peuple sans savoir ni vérifier si il en a la capacité de remboursement.
La dette publique française s’élève à 1 700 milliards €, soit 26 005 € par habitant. Elle représente 85% du PIB. Chaque année, l’Etat verse 50 milliards € rien que pour rembourser les intérêts

À la fin du deuxième trimestre 2012, la dette publique s’établit à 1 832,6 milliards d’euros.

Pourtant, l'histoire du monde nous apprend que le même problème s'est déjà produit à plusieurs reprises et que n'ayant trouvé de "solution miracle " devant la méconnaissance du problème et l'impasse dans laquelle les peuples se sont retrouvés, cela s'est malheureusement souvent résolu par des guerres ou des révolutions.

Il serait bien aussi que les dirigeants ne méconnaissent pas l'Histoire qui n'est finalement que le perpétuel recommencement du même scénario...

Cordialement

Christophe Georgin
      




   
  



          

  
   

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